Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/11

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Ces traits qui leur sont communs n’empêchent pas qu’il y ait une grande diversité parmi les contes d’Andersen : les uns sont pris dans la vie réelle et ne mettent en scène que des personnages humains ; c’est le plus grand nombre de ceux qui composent notre recueil, car nous croyons qu’ils s’accordent mieux au goût de notre nation et de notre temps ; tels sont : Ib et la petite Christine, Elle se conduit mal, Une Histoire dans les dunes, le Fils du portier, Sous le saule, Ce que le vieux fait est bien fait, Caquets d’enfants, Un Crèvecœur, le Jardinier et ses maîtres. Les autres sont de pures féeries : tels sont la Reine des neiges, la Fille du Roi de la vase ; et, dans un caractère différent et se rapprochant de l’apologue : Un Couple d’amoureux, le Schilling d’argent et les Aventures du chardon. D’autres enfin mêlent à dose à peu près égale la réalité humaine et le fantastique, sans que jamais l’élément fantastique, introduit parmi des tableaux d’une vérité très franche, choque l’esprit du lecteur. À cette dernière catégorie appartiennent la Vierge des glaciers, le Sylphe, Une feuille du ciel.

Dans le choix que nous avons fait nous avons cherché la variété, et nous nous sommes proposé d’offrir un spécimen assez complet du talent du conteur. Ce talent est déjà connu et apprécié en France ; mais nous espérons que ce nouveau recueil ajoutera à la réputation dont l’écrivain danois jouit parmi nous.

Louis MOLAND.