Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/151

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Christine avait un an de moins que le petit Ib. Les deux enfants étaient les meilleurs amis, partageaient leur pain, leurs myrtilles, faisaient ensemble des trous dans le sable. Ils trottinaient partout aux environs, jouant, sautant. Un jour même, ils se hasardèrent à entrer tout seuls assez avant dans le bois ; ils y trouvèrent des œufs de bécasse, et ce fut pour eux un événement mémorable.

Ib n’avait encore jamais été ni dans la maison de Christine, ni dans la barque du batelier. Mais un jour, celui-ci l’emmena chez lui à travers la lande, pour lui faire voir le pays et la rivière. Le lendemain matin, les deux enfants furent juchés dans la barque, tout en haut sur les fagots. Ib regardait de tous ses yeux et oubliait presque de manger son pain et ses myrtilles.

Le batelier et son compagnon poussaient la barque avec des perches. Ils suivaient le cours de l’eau et filaient rapidement à travers les lacs que forme la rivière. Ces lacs paraissaient parfois clos entièrement par les bancs de roseaux et par les chênes séculaires qui se penchaient sur l’eau.