Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/152

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D’autres fois, on voyait de vieux aunes couchés au point de se trouver horizontalement dans la rivière, et tout entourés d’iris et de nénuphars. Cela faisait comme un îlot charmant. Les enfants ne cessaient d’admirer. Mais, lorsqu’on arriva près du château de Silkeborg, où est placé le grand barrage pour prendre les anguilles, lorsqu’ils virent l’eau se précipiter en écumant et bouillonner avec fracas à travers l’écluse, oh ! alors, Ib et Christine déclarèrent que c’était par trop beau.

En ce temps-là, il n’y avait en ce lieu ni ville ni fabriques ; on y apercevait seulement quelques bâtiments de ferme habités par une douzaine de paysans. Ce qui animait Silkeborg, c’étaient le bruit de l’eau et les cris des canards sauvages.

Les fagots débarqués, le batelier acheta plein un panier d’anguilles et un cochon de lait fraîchement tué. Le tout fut mis dans un panier à l’arrière de la barque, puis on s’en retourna. On tendit la voile, et comme le temps était favorable, la barque remontait la rivière aussi vite que si deux chevaux l’avaient tirée.