Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/160

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II

L’hiver arriva et ensuite le printemps, et il se passa plusieurs années. Ib devait faire sa première communion et être confirmé ; il fut mis pendant un hiver chez le pasteur du village le plus proche, pour recevoir l’instruction religieuse. Vers cette époque, le batelier vint voir les parents d’Ib et leur apprit que Christine allait entrer en condition. C’était une bonne fortune qui s’offrait : Christine entrait chez les meilleurs gens du monde, les propriétaires de l’auberge d’Herning, située bien loin à l’ouest, à plusieurs lieues de distance de la forêt.

Là, elle aurait à les aider dans les soins du ménage et à servir les pratiques. Elle y resterait pour faire sa première communion. Si alors elle s’était montrée laborieuse et gentille, comme il n’y avait pas à en douter, les bonnes gens avaient l’intention de la garder comme leur propre fille.

On alla chercher Ib pour qu’il pût dire adieu à Christine, car on les appelait les petits fiancés. Au moment du départ, Christine montra à Ib les deux noisettes qu’il lui avait données dans le bois. Elle ajouta qu’elle conservait également avec soin dans sa cassette les jolis petits sabots qu’il avait façonnés