Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/170

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Nous voilà de nouveau dans le bois près de la rivière de Gudenaa. La bruyère est défleurie. Les tempêtes d’automne poussent avec fracas les feuilles sèches par-dessus la lande jusqu’à la hutte du batelier où des étrangers demeurent. Mais à l’abri d’une élévation de terrain, et protégée par de grands arbres, la maison de Jeppe Jaens est toute recrépie et toute blanche. À l’intérieur flambe un grand feu. Si le soleil est caché par les nuages, le logis est égayé par les yeux brillants d’une jolie enfant. Quand elle remue ses lèvres roses et souriantes, on croirait entendre le chant des oiseaux. La vie et la joie règnent avec elle dans la maison. La petite dort en ce moment sur les genoux d’Ib, qui est pour elle en même temps un père et une mère. Sa mère repose au cimetière de Copenhague ; l’enfant se souvient d’elle à peine. Ib a acquis de l’aisance ; son travail n’a pas été stérile, il a fait fructifier l’or qu’il a retiré du sein de la terre, et il a retrouvé la petite Christine !