Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/169

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dans ce misérable réduit, abandonnées, souffrant la faim et le froid. La maladie était venue accabler la malheureuse Christine.

Ib l’entendit murmurer : « Je vais donc mourir et laisser cette pauvre enfant sans rien, sans protecteur. Que deviendra-t-elle ? » Épuisée, elle cessa de parler. Ib alluma un bout de chandelle qu’il découvrit, et la chambre fut un peu éclairée. Il considérait la petite fille et y retrouvait de plus en plus distinctement les traits de Christine à cet âge-là, et aussitôt il sentit que cette petite qu’il venait de voir pour la première fois, il la chérissait tendrement pour l’amour de la mère.

La mourante l’aperçut ; ses yeux s’ouvrirent tout grands. Le reconnut-elle ? Il ne le sut jamais. Peu d’instants après, elle s’éteignit sans avoir proféré une parole.