Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/172

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ELLE SE CONDUIT MAL


Le bourgmestre était à sa fenêtre. Il était en toilette, portait une fine chemise brodée, ornée d’un jabot de dentelle, et sur laquelle brillait une épingle en diamant. Il venait de se raser de frais. Il s’était fait une petite coupure ; il y avait, pour le moment, collé un petit bout de papier arraché à un journal.

« Dis donc, petit ? » cria-t-il.

Ce petit qui passait n’était autre que le fils de la pauvre blanchisseuse. En passant devant la maison du bourgmestre, il avait respectueusement ôté sa casquette ; la visière en était pliée en deux, pour qu’il pût la rouler et la fourrer dans sa poche. L’enfant s’arrêta avec une humble déférence, comme s’il eût été devant le roi. Ses habits étaient pauvres, mais