Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/294

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qu’elles savaient raconter, mais, c’étaient des rêveries. Quant au petit Kay, aucune ne le connaissait.

Que disait donc le lis rouge ?

« Entends-tu le tambour ? Boum, boum ! Toujours ces deux sons ; toujours boum, boum ! Entends-tu le chant plaintif des femmes, les prêtres qui donnent des ordres ? Revêtue de son grand manteau rouge, la veuve de l’Indou est sur le bûcher. Les flammes commencent à s’élever autour d’elle et du corps de son mari. La veuve n’y fait pas attention ; elle pense à celui dont les yeux jetaient une lumière plus vive que ces flammes : à celui dont les regards avaient allumé dans son cœur un incendie plus fort que celui qui va réduire son corps en cendres. Crois-tu que la flamme de l’âme puisse périr dans les flammes du bûcher ?

— Comment veux-tu que je le sache ? dit la petite Gerda.