Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/295

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— Mon histoire est terminée, » dit le lis rouge.

Que raconta le liseron ?

« Sur la pente de la montagne est suspendu un vieux donjon : le lierre pousse par touffes épaisses autour des murs et grimpe jusqu’au balcon. Là se tient debout une jeune fille : elle se penche au-dessus de la balustrade et regarde le long de l’étroit sentier. Quelle fleur dans ces ruines ! La rose n’est pas plus fraîche et ne prend point avec plus de grâce à sa tige : la fleur du pommier n’est pas plus légère et plus aérienne. Quel doux frou-frou font ses vêtements de soie !

« Ne vient-il donc pas ? murmure-t-elle.

— Est-ce de Kay que tu parles ? demanda la petite Gerda.

— Non, il ne figure pas dans mon conte, répondit le liseron.

Que dit la petite perce-neige ?

« Entre les branches, une planche est suspendue par des cordes, c’est une escarpolette. Deux gentilles fillettes s’y balancent ; leurs vêtements sont blancs comme la neige ; à leurs chapeaux flottent de longs rubans verts. Leur frère, qui est plus grand, fait aller l’escarpolette. Il a ses bras passés dans les cordes pour se tenir. Une petite coupe dans une main, un chalumeau dans l’autre, il souffle des bulles de savon ; et tandis que la balançoire vole, les bulles aux couleurs changeantes montent dans l’air. En voici une au bout de la paille, elle s’agite au gré du vent. Le petit chien noir accourt et se dresse sur les pattes de derrière ; il voudrait aller aussi sur la balançoire, mais elle ne s’arrête pas ; il se fâche, il aboie. Les enfants le taquinent, et pendant ce temps les jolies bulles crèvent et s’évanouissent.

— C’est gentil ce que tu contes-là, dit Gerda à la perce-