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LES CYGNES SAUVAGES.

compacte de bois. Toute cette scène était empreinte d'un caractère de solitude dont elle n'avait encore jamais eu l'idée.

Et la nuit devenait de plus en plus sombre. On ne pouvait pas apercevoir un seul petit ver luisant briller sur la mousse. Pleine de tristesse, Elfride s'étendit à terre pour y dormir. Tout à coup il lui sembla que les branches qui couvraient sa tête s'écartaient, que le bon Dieu laissait tomber sur elle des regards pleins de bonté et d'aménité. Toute sa contenance était aussi majestueuse qu'affable, et de charmants petits anges voltigeaient autour de lui.

Le lendemain matin, à son réveil, elle fut quelque temps sans pouvoir clairement se rendre compte si ce n'avait été là qu'un rêve ou bien si les choses ne s'étaient pas réellement passées de la sorte.

Alors elle se remit en marche, mais à peine eut-elle fait quelques pas qu'elle rencontra une vieille femme qui portait dans une corbeille des fraises, des mûres de ronces et autres bons fruits. La vieille lui en donna quelques-uns, et Elfride lui demanda si par hasard