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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/29

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LES CYGNES SAUVAGES.

elle n'aurait pas rencontré onze princes chevauchant à travers la forêt.

« Non, répondit la bonne vieille, mais j'ai vu hier onze cygnes nageant le long du ruisseau voisin, et portant des couronnes d'or sur leur tête. » Tout en parlant ainsi, elle conduisit Elfride un peu plus loin vers une pente hérissée de fragments de roches et aux pieds de laquelle un ruisseau poursuivait sa course vagabonde. Les arbres qui bordaient ses rives étendaient leurs branches chargées de feuilles d'un bord à l'autre comme s'ils avaient voulu s'embrasser tendrement.

Elfride dit gracieusement adieu à la vieille femme, puis suivit le bord du ruisseau jusqu'à l'endroit où il déversait ses eaux dans la grande mer.

Le majestueux océan apparut alors à la jeune fille dans toute son imposante grandeur; mais aucune voile n'était visible à l'horizon et l'œil ne découvrait nulle part la moindre barque. Comment donc pourrait-elle continuer son voyage? Elle se prit à considérer les innombrables petites pierres, toutes de cou-