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LES CYGNES SAUVAGES.

profond de votre cœur. » En disant ces mots, il partit au galop à travers les magnifiques campagnes, tenant devant lui sur son cheval sa charmante proie ; et les chasseurs qui l’accompagnaient s’efforçaient de le suivre. Juste au moment où le soleil se couchait, on vit apparaître du fond de la vallée, avec ses églises et ses tours, la splendide cité qu’habitait le roi : il n’y eut peut-être jamais de si beau spectacle.

Le premier soin du roi fut de conduire la belle princesse au palais où de grandes fontaines projetaient leurs murmurantes eaux dans d’immenses salles de marbre, aux murailles et aux plafonds tout revêtus d’or et de peintures plus précieuses encore. Mais Elfride ne songeait pas à considérer toutes ces merveilles ; elle ne pouvait que gémir et pleurer. Bonne et affable comme elle l’était, elle laissa cependant des dames d’atour lui mettre des robes de reine, orner ses cheveux de perles et placer des gants de soie sur ses mains toutes piquées et gonflées.

Et quand elle se trouva devant elles dans