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ÉLISE.

Élise fit ce que le mulot désirait, et pour récompense de sa peine, partagea son bien-être.

« Nous allons avoir une visite, » lui dit un jour le mulot, « mon voisin a l’habitude de me venir voir toutes les semaines. Il est bien plus riche que moi, car il a plusieurs chambres magnifiques, et il porte un habit du velours le plus resplendissant. Oh ! si vous pouviez vous marier avec lui, vous vivriez à jamais dans l’abondance. Malheureusement il n’y voit pas trop clair. C’est la seule chose qui lui manque. Tâchez seulement de lui raconter les histoires les plus amusantes que vous pourrez. »

Mais Élise n’y voulut jamais consentir ; elle ne pouvait pas souffrir ce voisin qui n’était autre qu’une taupe. Comme on s’y attendait, le voisin fut exact à venir présenter ses respects au mulot, et comme d’ordinaire il portait son bel habit de velours. Le mulot répéta qu’il était très-riche, parfaitement instruit, et que sa maison était vingt fois plus grande que la sienne. Il se peut qu’il fût très-savant ; malheureusement le voisin ne pouvait pas endurer les rayons du soleil non plus que les fleurs, et