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ÉLISE.

avec son nez, de telle sorte qu’il se fit dans les terres voisines un petit éboulement d’où résulta une grande brèche qui donna tout aussitôt passage à la lumière dans la galerie. Alors Élise put voir très-distinctement l’oiseau mort : — c’était une hirondelle. Ses jolies ailes étaient pressées contre son corps, et ses pieds ainsi que sa tête étaient tout couverts de plumes.

« Le pauvre oiseau sera mort de froid, » dit Élise ; et le malheureux sort de ce petit animal lui fit une vive peine, car elle aimait beaucoup les oiseaux depuis qu’ils lui avaient fait entendre leurs chants pendant tout l’été.

Mais la taupe le repoussa durement du pied en disant : « Enfin nous n’entendrons plus le babillage de ce gaillard-là ! ce doit être en vérité une chose bien terrible que d’être né oiseau ; quant à moi, je remercie chaque jour le ciel d’avoir permis qu’aucun de mes enfants ne devînt oiseau ! Quels stupides êtres ! Ils n’ont rien au monde que leur éternel cuic ! cuic ! et puis quand s’en vient l’hiver, il leur faut mourir ! »

« Oui, reprit le mulot, vous, personne si intelligente et si prévoyante, vous pouvez bien