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LES COUREURS


L’académie des animaux avait proposé deux prix, un premier et un second, non pour ceux qui courraient le plus rapidement et arriveraient les premiers à un but donné, mais pour ceux qui, dans le courant d’une année ,auraient parcouru le plus de chemin.

Le lièvre eut le premier prix, le colimaçon le second.

— Ce n’est que justice, dit le lièvre, car mes meilleurs amis faisaient partie de la commission et l’on n’a pas des amis pour rien ; mais je ne comprends pas qu’on ait décerné le second prix au colimaçon ; en vérité, j’en suis outré.

— Vous avez tort, répondit un poteau qui avait assisté à la distribution des prix, car on a eu égard non-seulement à la longueur du chemin, mais encore à la persévérance et aux circonstances. Il est vrai que le colimaçon a mis six mois à franchir le seuil de la porte ; mais, dans son ardeur, car.il en a déployé beaucoup, il s’est cassé la cuisse. La seule préoccupation de sa vie était de courir, et il a couru malgré le poids de sa mai-