Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/297

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tinua l’églantine, je laisse dire et faire les autres. Pour moi, j’admire la beauté de ma forêt. Je suis heureuse de vivre et de fleurir au milieu de la poésie des champs ; et je rends grâce aux rayons du soleil que je regarde comme la suprême merveille de la nature et le plus grand bienfait de Dieu.

En ce moment, survint un ver de terre, qui s’était levé trop tard pour assister au concours.

— En quoi consiste le premier prix ? demanda-t-il.

— On a son entrée libre dans un potager planté de choux, répondit le mulet. C’est moi qui ai proposé cela ; rien ne pouvait mieux convenir au lièvre et à son instinct. Le colimaçon a reçu, lui, le droit de s’établir sur un vieux mur, d’y humer les rayons du soleil et d’y montrer ses cornes tout à son aise. De plus, il a été nommé juge, en considération de son infirmité, et, grâce à l’expérience dont elle témoigne, il rendra de grands services à la commission. Il faut espérer que la prudente activité et l’ingénieux discernement de notre académie amèneront des résultats de plus en plus heureux. Nous avons admirablement commencé.

— Bon, dit le ver de terre en s’en allant, j’ai aussi mon entrée libre dans tous les potagers possibles ; et, quant aux vieux murs, je n’en use pas : j’ai bien fait de ne pas me fatiguer à disputer ces prix.