Page:André Lacroix - Saint-Marcellin.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chevaliers et docteurs ès lois ; Pierre d’Herbeys, chevalier ; Jacques Têtegrosse et Jean de Saint-Vallier, docteurs ès lois, pour régler les affaires du prince et celles des vassaux, pour demeurer à Saint-Marcellin et, réunis en corps, terminer toutes affaires par voie judiciaire ou par transaction, composition ou autrement.

Ce Conseil delphinal, en 1340, fut transféré à Grenoble, et devint, sous Louis XI, le Parlement de la province. « Il se présentoit tous les jours, dit Valbonnais, des circonstances favorables pour l’accroissement de l’autorité du Dauphin, qui ne pouvoient se rencontrer dans toute autre ville que dans la capitale »[1].

Toutefois, Saint-Marcellin reçut une compensation.

« Item a voulu ledit monseigneur Dauphin… a donné et concédé aux bourgeois que la grande cour du Viennois et la cour principale des appellations du Dauphiné seroient tenues au lieu de Saint-Marcellin, et aussy que les comptes soient ouys et rendus dans icelluy de tout le Dauphiné ; que les juges desdites cours, procureurs, notaires et autres personnes suivans et fréquentans lesdites cours, maistres rationnaulx et auditeurs des comptes, le procureur du Viennois, les procureur et advocat fiscaux dudit pays de Viennois soient tenus de faire leur demeure dans ledit lieu de Saint-Marcellin et y tenir toujours leur siège et résidence… »[2].

Les maîtres rationaux et auditeurs des comptes suivirent à Grenoble le Conseil delphinal, et Saint-Marcellin ne conserva guère que le juge du Viennois ; car, d’après l’Album du Dauphiné, la cour majeure du Viennois et la cour principale des appellations de la province lui furent enlevées en 1344. Aussi les habitants se soulevèrent-ils contre Humbert, qui leur pardonna moyennant une amende de 300 florins[3].

  1. Valbonnais, Mémoires sur le Dauphiné, 347, 11, 14, 13, 644.
  2. Cartulaire. — Lagrange, Stylus curiæ majoris.
  3. Album du Dauphiné, art. Saint-Marcellin.