Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/162

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dans une minute, la mort implacable les saisirait. Et petit à petit, un chuchotement s’élevait :

— Il est quatre heures bientôt.

— Je l’ai dit. Nous sommes partis trop tôt.

— Il fait jour à cinq heures.

— C’est cela, à cinq heures ; il fallait donc attendre.

On s’arrêta dans la clairière obscure. Près de là, derrière les arbres dont l’ombre immense s’agitait sur le sol, se balançaient silencieusement deux lanternes. C’est là qu’étaient dressées les potences.

— J’ai perdu un de mes caoutchoucs, dit Serge.

— Eh bien ? demanda Werner sans comprendre.

— Je l’ai perdu. J’ai froid.

— Où est Vassili ?

— Je ne sais pas. Le voilà.

Sombre et immobile, Vassili se tenait tout près d’eux.

— Où est Moussia ?