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VII

IL N’Y A PAS DE MORT


Et Moussia était heureuse !

Les bras croisés derrière le dos, revêtue d’une robe de prisonnière trop grande pour elle et qui la faisait ressembler à un adolescent affublé d’un costume d’emprunt, elle allait et venait dans sa cellule, à pas égaux, sans se lasser. Elle avait retroussé les manches trop longues de sa robe, et ses bras minces, amaigris, ses bras d’enfant, sortaient des larges entournures comme des tiges de fleurs placées dans une cruche malpropre et vulgaire. La rudesse de l’étoffe irritait la peau du cou blanc et gracile ; parfois, d’un