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III

Koussaka s’épanouit de toute son âme de chien. Il avait un nom ; il accourait à toute vitesse du fond du jardin en l’entendant ; il appartenait à des êtres humains et pouvait leur être utile. N’est-ce pas suffisant pour le bonheur d’un chien ?

Grâce à sa sobriété, acquise au cours des longues années de sa vie errante et affamée, il mangeait très peu ; néanmoins il se transforma complètement : ses longs poils qui tombaient auparavant en mèches rousses et ternes, toujours couverts de boue sous le ventre, foncèrent, devinrent propres et luisants comme du satin. Lorsque, pour se distraire, il courait au portail et restait