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V

Longtemps Koussaka courut à toute vitesse sur les traces de ceux qui partaient ; il alla jusqu’à la gare, puis il retourna, sale et mouillé, à la villa déserte. Là, il exécuta un nouveau tour de force que personne ne vit : pour la première fois, il monta sur la terrasse, se dressa sur ses pattes de derrière et regarda par la porte vitrée en grattant des ongles. Mais les chambres étaient vides et on ne lui répondit pas.

Une pluie fine se mit à tomber et de tous côtés s’abattirent les ténèbres des longues nuits d’automne. Sans bruit et rapidement, elles remplirent la maison vide ; elles sortaient en rampant des

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