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maison en même temps que la leur. C’était celle dans laquelle avait pris place la servante qui ramenait Bijou au bercail.

Apercevant sa maîtresse véritable, le petit singe sauta sur elle avec de grandes démonstrations de joie. Sans doute essayait-il de lui raconter à sa manière les évènements extraordinaires qui lui étaient arrivés.

— Bijou ! s’écriait Gisèle… Bijou ! Par exemple ! Comment se fait-il qu’Amélie l’a renvoyé…

— Ah ! Madame, ne m’en parlez pas ! dit la femme de chambre. Il a causé toute une révolution !

— Une révolution ! Lui qui est doux comme un mouton !

— Ah bien ! Si Madame l’avait vu, tout à l’heure, comme il était en colère, elle ne dirait pas ça !…

Et la camériste mit Gisèle au courant de ce qui s’était passé.

Les deux jeunes gens et la femme s’amusèrent beaucoup en se représentant Alfred Camus aspergé d’eau de Cologne par Bijou…

— Heureusement que ce n’était pas autre chose, dit Gustave en riant… Pour un peu, il l’aurait vitriolé.

Quant à Gaston, il était rasséréné,

— Cette histoire me réjouit, dit-il, au moins il n’y a rien eu de grave encore entre Bijou et Amélie… Mais surtout ne lui prêtez plus votre singe… Je vous en conjure !…

— Non ! insista la femme de chambre, ne le prêtez plus à Madame. M. Alfred a dit que s’il le revoyait, il l’étranglerait.

— C’est bon, dit Gisèle, Je le garderai. Je ne tiens pas du tout à ce qu’on me l’étrangle.

Gaston était rentré chez lui plus à son aise. Il méditait sur la façon qu’il employerait pour guérir Amélie de son goût dépravé pour les singes.

Bijou n’empêcha nullement Gustave et Gisèle de s’embrasser… Tandis qu’ils se déshabillaient pour se coucher le singe s’était perché sur le haut d’une armoire, et il les regardait sans bouger…

— Il a tout de même un drôle d’air ! fit Gisèle.