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M. Alfred Camus, n’oublie pas de l’arroser d’eau de Cologne…

Gaston se mit à rire.

— D’eau de Cologne… ou d’autre chose… Ça dépendra de la bouteille qui tombera à portée de ma main… de singe !…

Deux jours plus tard, comme Amélie se trouvait chez son amie, celle-ci lui dit :

— Tu sais, j’ai ce qu’il te faut ! Gustave a trouvé un chimpanzé d’occasion.

— Vrai ? s’écria la jeune femme en battant des mains.

— Il paraît même que c’est un phénomène très bien dressé et très intelligent, un spécimen unique qui appartenait à une famille américaine.

— Et comment Gustave se l’est-il procuré ?

— Les Américains voulaient en faire cadeau au Jardin des Plantes. Mais il leur a dit qu’il serait malheureux et que s’ils voulaient le lui donner, il se chargeait de faire son bonheur.

— Il a eu raison ! Seulement c’est moi qui ferai son bonheur.

— Je n’en doute pas. Alors je peux dire à Gustave qu’il te l’amène.

— Ici ?… Chez toi… ?

— Oui.

— Quand ça ?

— Demain, si tu veux ?

— Oh oui ! Demain ! J’ai hâte de le voir ! Comme tu es gentille d’avoir pensé à moi ! Il faut que je t’embrasse !

Et Amélie, remplie d’allégresse, embrassa son amie Gisèle, qui ne se doutait pas, la pauvre, de la mystification dont elle se faisait complice.

iv

Loulou, le Singe amoureux.


Gaston et Gustave s’étaient retrouvés chez le professeur Troubelot afin de prendre livraison de la dépouille du chimpanzé apprêtée spécialement pour le jeune étudiant.