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Valentin les emmena tous deux dans la galerie qu’il possédait et où il avait réuni et naturalisé, toutes les espèces de singes connues, depuis les plus petits macaques jusqu’aux gibbons et aux gorilles géants.

— Il y a le choix, fit Gustave, si notre amie était là, elle pourrait se payer un amoureux.

— Elle le pourrait d’autant plus, dit Valentin Troubelot, que j’ai également une collection de singes vivants.

« Même, voyez-vous, je regrette beaucoup de ne pas connaître la personne dont vous parlez

— Pourquoi donc ? demanda Gaston.

— Parce que j’aurais fait l’expérience moi-même, avec un vrai singe…

— Vous n’y pensez pas.

— J’y pense beaucoup, au contraire… et depuis longtemps. Mais jusqu’ici je n’avais pas encore trouvé de femme qui voulût y consentir. Le malheur est que vous connaissiez la seule qui soit disposée…

« Ah ! Jeune homme, ajouta Valentin Troubelot en frappant sur l’épaule de Gaston, jeune homme, vous auriez dû céder votre place à un de mes pensionnaires… Je possède un superbe orang-outang qui aurait certainement plu à votre amoureuse de singes…

Mais Gaston regarda sévèrement le professeur :

— Maître ! dit-il… Vous ne pouvez vouloir ainsi vous associer à la déchéance d’un être humain… Non, croyez-moi, ma méthode est la meilleure pour guérir cette femme.

— Eh ! Qui vous parle de la guérir !… Ce que je voulais moi, c’était voir ce qu’il résulterait de l’accouplement…

— Vous m’épouvantez !

— Rassurez-vous, Je n’ai qu’une parole. J’en ferai mon deuil jusqu’à ce que je retrouve un autre sujet féminin. Et venez voir votre peau de singe, elle est parfaite.

Le savant entraîna ses visiteurs dans une pièce voisine de son cabinet où se trouvait son naturaliste habituel, un maître de l’art, nommé Anatole Samuel.

Le vêtement, si l’on peut dire, qu’il avait confectionné pour Gaston, lequel d’ailleurs, lui avait communiqué toutes ses mesures, ce vêtement était parfait. La peau du chim-