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singe !… Il lui aurait fallu « enlever sa tête », ce qui était impossible,

Il dut se contenter de passer sa main — ou du moins la main du singe — sur le bras et l’épaule nus d’Amélie, ce qui le mettait en joie et en rage en même temps.

— Je vais lui mettre un ruban de soie autour du cou, avec un nœud bouffant !

Gaston dut se laisser parer ainsi par les mains de la jeune femme qui dit :

— Regardez donc comme il est gentil !… Loulou, tu es beau ! Ta maîtresse t’aime !…

— Hélas ! pensait Gaston, elle ne me dirait pas cela, si je n’étais pas habillé en singe !…

— Tu vas bien vouloir venir avec moi, n’est-ce pas ?… Ton maître le permet.

Loulou-Gaston regarda Gustave comme s’il lui demandait l’autorisation…

Gustave, qui s’amusait follement, le caressa, disant :

— Va Loulou ! Va avec la dame !… Et surtout sois gentil avec elle… Sois bien caressant, n’est-ce pas… Et ne lui fais pas de mal… Si tu es gentil, je te donnerai des noisettes…

— Il aime les noisettes ?

— Il en raffole…

— Vous faites bien de me le dire. Je vais en acheter en sortant… Qu’est-ce que je lui donnerai à dîner ce soir ?

— Ne vous inquiétez pas… Pour une fois, vous lui ferez partager votre repas… Il sait très bien se tenir à table, vous verrez… mais ne lui donnez ni vin, ni liqueurs… vous l’enivreriez et il vous ferait des bêtises… Faites-lui boire du lait !

Gaston pestait… Du lait !… Et il le détestait !… Il se demandait si son ami allait bientôt finir de le taquiner ainsi…

— Enfin, pensait-il… Le dîner au lait sera compensé par la soirée qui suivra.

— Je vous accompagne pour le mettre en voiture, fit Gustave.

Et un quart d’heure plus tard, un taxi emmenait Amélie et son singe.

Elle ne se lassait pas de le caresser… Elle se couchait sur lui, lui parlait tout le temps :