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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/10

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Anatole Delaperche fut bien obligé de suivre ce conseil ; il se confondit de nouveau en excuses et rentra dans sa chambre…

Il se remit au lit, mais le sommeil ne voulait pas venir.

Il crut alors pouvoir reprendre l’étude de son discours.

Mais à peine avait-il commencé à déclamer que les refrains de la Trompette en bois venaient de nouveau l’interrompre.

— C’est une erreur d’acoustique, dit-il. Cela doit venir de l’autre chambre !…

Et, se relevant à nouveau, il allait heurter à la porte de la pièce contiguë à celle qu’il occupait, mais de l’autre côté…

Cette fois, il se trouva nez à nez avec la vieille demoiselle d’âge mûr qui poussa un cri effarouché en le voyant, se blottit sous ses couvertures et s’exclama :

— Allez-vous-en ! Allez-vous-en !… Ah ! mon Dieu !… C’est un satyre !… Il va me violer…

Anatole Delaperche n’avait nulle envie de faire subir les derniers outrages à cette vieille fille… Non…

Un coup d’œil circulaire dans la chambre lui permit de se rendre compte que la voyageuse était seule et rien ne pouvait faire supposer qu’elle couchât un amant auprès d’elle. La logique voulait d’ailleurs, que cet amant se fût immédiatement montré pour défendre sa compagne.

— Allez-vous-en ! criait la vieille fille… ou j’appelle les domestiques !

Le pauvre chef de bureau dut encore un coup, faire des excuses et regagner sa chambre.

— Rien ! dit-il… rien ! Et cependant j’ai bien entendu !… Le curé a beau prétendre que ce sont des