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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/30

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pas, ou du moins, il répondit par ces mots prononcés en embrassant son épouse :

— Tu n’es qu’une enfant gâtée !

L’enfant gâtée s’endormit, certaine que le lendemain soir elle serait à Ixy avec son époux…

Lorsqu’elle se réveilla, elle fut stupéfaite de se trouver seule dans le lit conjugal : Anatole avait disparu !…

Elle le chercha en vain dans le cabinet de toilette… Elle ne trouva pas non plus sa valise préparée depuis la veille…

— Ah ! le bandit !… Il est parti ! s’écria-t-elle…

En effet, Anatole était parti…Il s’était levé sans bruit, s’était habillé à la hâte et avait griffonné sur un papier ces quelques lignes :

Ma chérie,

J’ai bien réfléchi, tu ne peux pas venir avec moi. Ce serait compromettre mon avancement et toute ma carrière… Je pars donc seul. Ne sois pas de mauvaise humeur ; tu comprendras toi-même que je ne pouvais sacrifier ma situation à un caprice…

Naturellement, Mme Delaperche, lorsqu’elle trouva ce mot, entra dans une violente colère.

Elle le déchira en menus morceaux, trépigna, et, monologuant seule dans sa chambre, elle s’écria :

— Et moi qui… zut alors ! Ce n’était vraiment pas la peine !…

Puis elle ajouta :

— Sa carrière, sa situation !… Eh bien ! Il va voir !… Il va voir !… S’il se figure que ça va se passer comme ça, et que je vais m’avouer vaincue, accepter un pareil