grande, et, lorsqu’elle reprit ses sens, ce fut pour dire à son mari :
— Oh ! mon chéri !… J’ai eu tort de te soupçonner !… Je vois bien maintenant que tu m’aimes toujours !…
Lui triomphait :
— Petite folle ! Aussi qu’allais-tu penser ?
— Tu ne peux pas m’empêcher de me faire des idées !… mais maintenant je suis rassurée…
— À la bonne heure !…
Et Anatole n’hésita pas à embrasser sa femme pour la rassurer davantage.
Mme Delaperche se prétait à ses effusions avec de grandes manifestations de plaisir… Elle laissa enfin échapper la phrase qui lui brûlait les lèvres :
— À présent, que tu consens à m’emmener, je suis tout à fait heureuse…
Le chef de bureau s’attendait certainement à cette conclusion. Il la redoutait même… Néanmoins, elle le surprit ; il sentait que sa femme avait conquis un avantage sérieux.
Cependant, il tenta quand même de réagir…
— Ma chérie, dit-il, il faut être raisonnable !
— Oh ! je serai très raisonnable… très raisonnable… Écoute, je ne te gênerai pas… Si tu veux je n’aurai pas l’air de te connaître… que le soir, à l’hôtel…
— Mais je n’ai pas consenti !…
— Tu ne me le refuserais pas maintenant…
— Non !… c’est-à-dire… enfin, c’est difficile… mais…
— Il n’y a pas de mais… Nous partirons ensemble demain matin…
Delaperche pensa lâchement que le lendemain matin, il serait temps de dire le non définitif… et il ne répondit