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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/33

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Et Gustave raconta la scène que sa maîtresse lui avait faite la veille au soir.

Edgard protesta :

— Eh bien ! Elle n’aura qu’une peine, si elle est fâchée, ton amie, ce sera de se réconcilier avec toi ! Tu ne vas tout de même pas me refuser ce service pour le caprice d’une petite femme…

Gaston protesta vivement. Et les deux camarades commençaient déjà à se disputer lorsque des coups secs et répétés furent frappés à la porte.

Le jeune homme d’abord ne voulut pas ouvrir, se demandant qui pouvait venir l’importuner de si bonne heure…

Mais comme les coups se faisaient plus nerveux, il se décida en déclarant :

— Voilà, par exemple, un indiscret qui tombe mal !… Je vais l’envoyer au diable !…

Folle présomption ! Il n’enverrait personne au diable ! et lorsqu’il eut ouvert sa porte, il poussa une exclamation :

— Gaby !… À cette heure-ci !…

— Oui, à cette heure-ci… Je n’ai pas voulu attendre, je suis venue tout de suite… mon chéri, j’étais tellement ennuyée d’être fâchée avec toi…

— Ça, c’est gentil !…

— Alors, voilà… je viens te dire, que j’ai eu tort hier soir, que je ne veux pas que tu ailles à Ixy tout seul, et que si tu veux absolument faire ce voyage, je consens à t’accompagner…

Gustave poussa une nouvelle exclamation ; il prit la jeune femme par la main et l’entraînant dans sa chambre, il s’écria :