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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/40

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Et Gaby, acceptée sur de telles recommandations, ne tarda pas plus d’une heure à lier connaissance avec la bonne de l’étage où se trouvait la chambre du malheureux Anatole.

Cette Ernestine vit tous ses scrupules s’évanouir devant un billet de mille francs « qui n’était qu’un acompte », elle accepta l’explication donnée par Gaby, qui prétendait être une amie délaissée qui voulait se venger. Elle fut complètement conquise par la promesse d’un second billet de mille francs, et la certitude de trouver une place à Paris, dans un Palace…

Gaby s’était peut-être beaucoup avancée en donnant cette dernière assurance, mais Ernestine ne demandait qu’à croire une femme qui avait le billet de mille francs si facile, et se déguisait en servante pour se venger d’un amant infidèle.

En-terminant, l’amie de Gustave dit à sa nouvelle compagne :

— Vous savez, ma petite, vous n’avez quà sonner au moment psychologique… avant plutôt… Je ne vous oblige pas d’aller jusqu’au bout et d’accorder toutes vos faveurs à ce traître d’Anatole ! (Elle avait cette fois retenu même le prénom du chef de bureau).

Mais nous avons vu que, sur ce point, Ernestine n’avait pas suivi exactement les instructions de Gaby et qu’elle avait laissé « Anatole aller jusqu’au bout».

Sans doute, n’avait-elle pas eu le temps de résister, Et ce ne fut pas avant de lui avoir accordé ses suprêmes faveurs, mais après, bien après, qu’elle se souvint qu’elle devait sonner et appuya sur le bouton électrique, ainsi que nous le verrons tout à l’heure.