Aller au contenu

Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 47 —

— C’est vrai, tu ne sais pas tout, reprit Gustave.

Et il raconta à son ami quel rôle avait joué sa maîtresse ; en apprenant que celle-ci était la femme légitime de Delaperche, Edgard ne cacha pas sa contrariété, si bien que Gaby lui dit :

— Ça a l’air de vous ennuyer ?…

— Oui… un peu… Car j’avais une mission privée à remplir auprès de vous, de la part du directeur du cabinet, qui m’avait chargé de vous rechercher à Ixy et de vous faire savoir, de sa part, qu’il vous assurait de toutes ses sympathies, enfin de tâter le terrain un peu pour savoir si maintenant que vous êtes libre…

— Je ne suis pas libre… Je suis avec Gustave… pour la vie !… Pas vrai, mon chéri !…

— Oh ! oui ! Bien sûr !… fit Gustave…

Cependant si Gaby avait été plus prudente, elle eût réservé pour l’avenir le directeur du cabinet…

Mais l’avenir, c’est si loin… quand le présent est là, sous la main !

On inaugura quand même le Congrès des Fabricants de moteurs à soufflets, et Edgard Lambier souleva un tonnerre d’applaudissements, lorsqu’il s’écria :

« Le Gouvernement de la République à tenu à confier à un enfant d’Ixy la mission de rendre hommage à la mémoire d’Isidore Tranchard, dont je m’honore d’être le compatriote et même le descendant par alliance… »

Tous les Ixois félicitèrent le jeune attaché et Gustave glissa même le soir, au banquet, dans l’oreille du maire :

— Lambier est bien en cour à Paris… Il faudrait à Ixy un député comme lui.