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SEPTIÈME JOUR


Il était plus de huit heures quand je m’éveillai. Je m’habillai donc rapidement pour rentrer dans la tour, mais les chemins se croisaient en si grand nombre dans le rempart que je m’égarai pendant assez longtemps avant d’avoir trouvé une issue. Le même désagrément arriva à d’autres ; pourtant nous finîmes par nous retrouver dans la salle inférieure. Nous reçûmes alors nos Toisons d’or et nous fûmes vêtus d’habits entièrement jaunes. Alors la vierge nous apprit que nous étions Chevaliers de la Pierre d’Or, chose que nous avions ignorée jusque-là.

Ainsi parés nous déjeunâmes ; puis le vieillard remit à chacun une médaille en or. Sur l’endroit on voyait ces mots :

AR . NAT . MI[1]

Au revers :

TEM . NA . F .[2]


Il nous engagea à ne jamais agir au delà et contrairement à l’instruction de cette médaille commémorative.

Nous partîmes alors par delà les mers. Or, nos vaisseaux étaient parés admirablement ; à les voir il semblait certain que toutes les belles choses que nous voyions ici nous avaient été envoyées.

Les vaisseaux étaient au nombre de douze, dont six des nôtres, les six autres appartenant au vieillard. Ce dernier

  1. Ars naturae ministra : L’art est le ministre de la nature.
  2. Temporis natura filia : La nature est fille du temps.