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LES NOCES CHYMIQUES

Les premières années de son séjour à Kalw furent relativement calmes. V. Andréae y déploya une grande activité ; aidé par sa mère il créa une sorte de société d’entraide pour laquelle il se procura des subsides importants destinés à secourir des ouvriers, des étudiants, des pauvres et des malades (Fürberstif, Fondation des Teinturiers)[1].

Cependant l’orage grondait. On était à la troisième période de la guerre de Trente ans. Les succès des Suédois, privés de leur roi et chef, Gustave-Adolphe, tué à Lutzen (1632) commençaient à pâtir les armées impériales sous la conduite de Jean de Werth, attaquèrent l’armée suédoise à Nordlingen (1634), la défirent et sûres de l’impunité, ravagèrent le Wurtemberg. La ville de Kalw fut incendiée et livrée au pillage. La maison de V. Andréae fut complètement détruite. Tout ce qu’il possédait, bibliothèque, richesses artistiques, fut anéanti.

Il ne perdit aucunement courage. Et devant l’adversité, ne pensant guère à lui-même, il fit appel à la générosité des seigneurs voisins. Bientôt les sommes affluèrent pour Je grand bien des malades et des habitants ruinés. En 1638, Kalw fut de nouveau dévastée, et V. Andréae dut s’enfuir.

Dans son infortune, les dévouements ne lui manquèrent pas. Ses amis de Nuremberg lui offrirent un asile, mais fidèle à son prince, le duc Eberhard III, V. Andréae se rendit à Stuttgart. Là, par l’entremise du théologien Melchior Nicolaï, très puissant à la cour, il obtint la charge de conseiller consistorial. Il devint même le prédicateur attitré du roi, fonction qu’il remplit de 1639 à 1650. Pendant ces dix années qu’il passa à Stuttgart, il ne prêcha pas moins de mille sermons, dont la plupart sur le texte de Saint Paul : première Lettre aux Corinthiens. Malgré son zèle infatigable pour ses semblables, il eut à souffrir de cruels déboires, de la part de théologiens luthériens.

V. Andréae publia vers 1640, une ordonnance de disci-

  1. Schwab (Gust.). Piper Jahrbuch pour 1851, p. 220 et suiv.