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TROISIÈME JOUR

et du Lion, je présumai donc qu’elle devait être la présidente de l’Ordre. Quand nous lui demandâmes le nom de cet Ordre, elle nous répondit, qu’elle ne nous le révélerait qu’après le jugement des prisonniers et l’exécution de la sentence ; car leurs yeux étaient encore fermés pour la lumière de cette révélation, et les événements heureux qui nous étaient survenus ne pouvaient être pour eux que pierres d’achoppement et objets de scandale, quoique les faveurs que l’on nous avait accordées ne fussent rien en comparaison des honneurs qui nous étaient réservés.

Puis, des mains du second page, elle prit le parchemin ; il était divisé en deux parties. S’adressant alors au premier groupe de prisonniers la vierge lut à peu près ce qui suit : Les prisonniers devaient confesser qu’ils avaient ajouté foi trop aisément aux enseignements mensongers des faux livres ; qu’ils s’étaient cru beaucoup trop méritants ; de sorte, qu’ils avaient osé se présenter dans ce palais où ils n’avaient jamais été conviés ; que, peut-être, la plupart comptaient y trouver de quoi vivre ensuite avec plus de pompe et d’ostentation ; en outre, qu’ils s’étaient excités mutuellement pour s’enfoncer dans cette honte et qu’ils méritaient une punition sévère pour tout cela.

Et ils le confessèrent avec humilité et soumission.

Puis le discours s’adressa plus durement aux prisonniers de la deuxième catégorie. Ils étaient convaincus en leur intérieur d’avoir composé de faux livres, trompé leur prochain et abaissé ainsi l’honneur royal aux yeux du monde. Ils n’ignoraient pas de quelles figures impies et trompeuses ils avaient fait usage. Ils n’avaient même pas épargné la Trinité Divine ; bien plus, ils avaient tenté de s’en servir pour duper tout le monde. Mais maintenant les procédés qu’ils avaient employés pour tendre des pièges aux vrais convives pour leur substituer des insensés, étaient mis à découvert. En outre, nul n’ignorait qu’ils se plaisaient dans la prostitution, l’adultère, l’ivrognerie et autres vices