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COMMENTAIRE

Ce Troisième Jour est illustré par l’épreuve des poids et le texte de tout l’ensemble doit retenir l’attention du lecteur. Qu’il tire, au passage, quelques interprétations utiles dans les couleurs du vêtement de la vierge velours rouge, rubans blancs, couronne verte de lauriers. Ces lauriers qui reviendront si souvent dans la suite du récit méritent que l’on en souligne le sens hermétique. Ce laurier n’est autre que Daphné, fille de la Terre et du fleuve Poené, qui fut métamorphosée en laurier pour être soustraite aux brûlantes poursuites d’Apollon. L’esprit divin du laurier dont les feuilles excitent le délire prophétique, est intimement lié au culte d’Apollon, d’ailleurs le Palais où notre héros est hébergé n’est-il point appelé en maints endroits « La Maison Solaire » ?

Lorsque la balance d’or est en place, on dispose une petite fable dans son voisinage. Celle-ci porte sept poids pour peser les mérites des candidats. Le nombre de ces poids peut s’entendre de maintes façons. S’il rappelle le nombre des jours consacrés aux Noces Chymiques ainsi que les sept étages de la Tour où s’accomplit l’Œuvre de résurrection du Roi et de la Reine, on peut aussi attribuer à chacun des poids un des sept péchés capitaux pour mesurer la vertu de chaque aspirant. Il serait puéril d’évoquer ici les sept couleurs du spectre solaire, les sept notes de la gamme, les sept planètes auxquelles les sept jours de la semaine (septimania) empruntent leur nom. Ce nombre, que Pythagore appellait vierge, est l’expression du temps critique correspondant aux périodes de développement. Le symbolisme des sept jours de la Genèse, du Sepher Ietzirah, est extrêmement remarquable. Dieu, étant parfait par essence du seul fait qu’il est Dieu, ne peut accomplir que des choses parfaites, pleines de rythmes et d’harmonie, pour ceux qui en jouissent. N’y a-t-il point une perfection, manifestée dans le rapport entre le rayon du cercle et le côté de l’hexagone qu’on lui inscrit ? Le centre du cercle est le point de parfait équilibre où Il existe en puissance. Il se manifesta six fois à intervalles égaux, du centre à la circonférence et ce furent les six jours de la Création. Voyant que l’Œuvre était parfaite, Il se replia sur