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Page:Andry - Cléon à Eudoxe.djvu/46

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Nul monument, disent-ils, au commencement de ce Mémoire, nul titre, nulle loi, nulle coutume n’assujettissent la Chirurgie à la Médecine dans la pratique de son Art[1].

Ils avouent donc qu’il n’y a que la pratique de la Chirurgie, ou la Chirurgie pratique, qui soit de leur ressort. Or, selon eux, la Chirurgie pratique, & même la Chirurgie en général, n’est que l’opération de la main sur le corps de l’homme.


VIII.


Je remarquerai ici, par occasion, mon cher Eudoxe, que ces Messieurs ne font cependant pas difficulté de se contredire sur ce point, toutefois & quantes qu’ils le trouvent à propos pour se tirer d’embarras. La Chirurgie chez eux, est un Protée qui prend toutes sortes de formes. Tout dépend du rôle qu’ils veulent lui faire jouer. S’agit-il de se décharger d’un événement fâcheux, d’un malheur causé par une opération ? L’opération, disent-ils aussitôt, a été bien faite, c’est tout ce qu’on peut demander de la Chirurgie, elle est bornée à l’opération. S’a-

  1. Mém. p. 2.