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Page:Andry - Cléon à Eudoxe.djvu/47

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git-il, tout de même, de prouver la prétendue certitude de la Chirurgie, & sa prétendue infaillibilité ? Ils donnent les mêmes bornes à cet Art, & en font consister toute la sûreté dans l’opération[1] : les mauvais succès, disent-ils, ne suffisent pas, ce semble, pour prouver l’incertitude de L’Art, un blessé peut mourir après l’opération du trépan, le Chirurgien n’en sera pas moins sûr du manuel de son opération. Ce sont leurs paroles.

Ils se bornent encore, pour établir cette prétendue certitude de la Chirurgie, à la simple connoissance des accidens que l’œil & la main découvrent ; Ils touchent tout, ils voyent tout, en sorte que ce qui ne se touche pas, ce qui ne se voit point, n’est point, disent-ils, de leur ressort.

Mais veulent-ils faire les sçavans & se donner pour Philosophes, ils prennent alors, leur vol plus haut, ils attribuent à la Chirurgie, la connoissance des maladies même qui ne se découvrent ni au doigt, ni à l’œil, mais par les signes rationels. Ce qu’il y a de singulier ici, c’est qu’ils assurent que ces signes rationels[2], ont rarement trompé la Chi-

  1. Observ. sur les Ecrits mod. Tom. VI. p. 307.
  2. Tom. V. p. 105.