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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/157

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de Vinci sur le moyen de faire le portrait d’une personne sans l’avoir vûë qu’une fois : car il ne demande autre chose pour cela, sinon qu’on retienne bien comment la personne a le menton, le front & le nez. Car il prétend que là-dessus, on peut juger de tous les autres traits, comme si on les voyoit actuellement.

Au reste, tous les peuples ne s’accordent pas sur ce qui fait la beauté du corps. Les Tartares ne trouvent pas qu’une personne soit belle, si elle n’a les yeux petits & enfoncés, le nez large & plat, le visage écrasé, & la taille ramassée, sur-tout pour les femmes[1].

Chez les Maures, les nez le plus à l’uni du visage, sont les plus beaux ; les plus grosses lévres passent aussi pour les mieux faites.

C’est une beauté aux Dames de la Chine, d’avoir le pied plus petit que le naturel ; & pour cela quand une fille a passé trois ans, on lui rabbat les orteüils sous la plante du pied ; on lui applique ensuite une eau qui consume

  1. Voyage du sieur Aubry de la Mortraye en Europe.