Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/156

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sage du monde à notre égard, est aussi parfait, & aussi régulier, que celui qui nous semble le plus accompli & le plus beau.

Ces régles sont si constantes, que c’est uniquement par la connoissance parfaite qu’en ont les habiles Peintres, qu’ils peuvent rendre très-ressemblans les portraits qu’ils peignent d’après nature, & c’est ce que vouloit dire l’incomparable Nanteüil, quand il se vantoit d’attraper toujours la ressemblance, & de s’être fait pour cela des régles très-assurées. Il disoit qu’il y avoit dans le visage, certains traits qu’il faut extrêmement considérer, parce qu’ils servent de mesure à tous les autres, & il prétendoit que lorsqu’une fois on avoit dessiné exactement ces sortes de traits, le reste étoit immanquable. On lui demanda, un jour, s’il pourroit peindre une personne absente, sur le rapport qu’on lui en feroit ; il répondit qu’il le pourroit, pourvu que l’on fût assez habile pour satisfaire exactement aux questions qu’il feroit sur certains traits[1].

Cela revient à ce qu’écrit Leonard

  1. Voyez sur tout cela, Mélanges d’Histoire & de Litterature. Tom. 2.