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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/240

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Quelques Anatomistes regardent cet arc comme naturel à l’épine, & prétendent qu’on peut dire en un sens, que l’homme est naturellement bossu, parce que dans le ventre de la mere, il a, disent-ils, l’épine en rond, & qu’il est comme une boule ; mais la plus part des plantes lorsqu’elles sont cachées dans leurs graines, & qu’elles commencent à en éclorre, sont en forme d’arc ou de boucle, comme il se voit dans les pois, dans les féves, & autres végétaux ; cependant elles se redressent d’elles-mêmes, & ont si peu de disposition à rester courbées, que si on met quelque obstacle à ce redressement, en chargeant de terre leur courbure, ou en mettant dessus quelque autre chose d’un peu pesant, elles emportent l’obstacle, & font lever, avec elles, la charge ; après quoi elles se redressent à vue d’œil, & prennent une situation très-directe, ce qui vient de ce que dans la plante, il y a des fibres musculeuses, qui, lorsqu’elle est courbée, sont comme autant de ressorts tenus en violence, lesquels la font lever, dès que les lobes de la graine & la pesanteur de la terre, ne la retiennent plus. Or, comme il y auroit de l’absurdité, à dire que les plantes nais-