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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/248

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Mais ce qui contribuë le plus à cet allongement de membres, c’est la peur qu’a l’enfant de tomber, étant ainsi balancé, parce que cette crainte lui fait faire des mouvemens extraordinaires ; tous les muscles dans ce temps-là, étant en action. La joye que ressentent au contraire quelques autres enfans, de se voir ainsi balancés, leur fait faire des trésaillemens qui produisent le même effet pour ce qui regarde les muscles. Chez les Negres[1] on donne aux bras & aux jambes des enfans nouveaux nés, une espèce d’estrapade qui contribuë beaucoup à les empêcher d’être noüés ; mais on ne sçait dans ce Pays-là, non plus que chez les sauvages du Canada, & dans le Bear, ce que c’est que d’enmaillotter les enfans, on laisse agir la nature en toute liberté : & comme elle entend mieux son métier que ne l’entendent toutes les Sages-femmes, toutes les Remueuses & toutes les Nourrices du monde, elle conduit si bien ces petites créatures, qu’on n’y en voit point de bossuës & d’estropiées, comme on en voit en France ; ces estrapades sont fort utiles pour aider les en-

  1. Nouvelle relation de l’Afrique Occidentale, par le P. Labat.