Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/268

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y a vice naturel de conformation, & qu’ainsi la chose est sans remede.

Ce que je dis de la jambe trop longue, je le dis de la jambe trop courte ; car il est visible que si un côté du bassin a été repoussé en en haut, par quelque violence que ce puisse être, la cuisse qui y est attachée, & par conséquent la jambe, doit se porter davantage en en haut, & ainsi paroître plus courte. Il en est de même des bras : jamais un Accoucheur ne rendra un bras plus long, quelque tiraillement qu’il y fasse ; mais il pourra bien faire que l’un paroisse plus long que l’autre, parce qu’à force de tirailler le bras, il pourra faire pancher l’épine de ce côté-là ; or l’épine panchant d’un côté, il est naturel que le bras du même côté avance plus que l’autre, sans cependant être plus long.

Le bras, la main, la cuisse, la jambe, le pied, peuvent être, dès le ventre de la mère, ou devenir après la naissance, plus courts qu’il ne faut ; & cela par l’effet de quelque dessechement, ou de quelque vice de conformation. Robert III. Duc de Normandie, avoit une cuisse plus courte que l’autre, ce qui le fit surnommer Courte Cuisse ; mais