Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/325

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ront à perdre leur force, ce qui n’arrivera gueres qu’au bout de dix ou douze jours. Comme chaque semelle prend la forme du pied, il faut éviter dès le second jour, de mettre à l’un celle de l’autre, parce que, sans cela, elles n’embrasseroient pas si bien le pied. Ce remede, au bout de quelques mois, fait diminuer sensiblement la sueur des mains ; & après six mois ou environ, il est rare qu’on ne soit pas guéri.

J’ai connu autrefois un jeune Ecclesiastique, qui étoit Prêtre depuis peu, lequel avoit les mains si suantes, qu’il ne pouvoit en Eté, célébrer la sainte Messe. Il me consulta sur son incommodité ; je lui dis qu’il se gardât bien de rien faire qui pût repousser au dedans une humeur dont il falloit exciter la sortie ; & je m’en tins là, parce que je n’avois pas encore connoissance du remede que je viens de proposer.

Au reste, la sueur que ces semelles procurent aux pieds, fait comme une espèce de bain qui entretient toûjours la plante du pied molle & souple ; si l’on y a des durillons, ils disparoissent alors, & l’on marche avec plus d’aisance & de liberté, ce qui est encore un grand avantage pour le bon air, & la bonne contenance.