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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/331

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poulce avec un linge qui se serre étroitement, & d’avoir soin de le tremper plusieurs fois le jour dans quelque liqueur astringente, telle que du jus de centinode, autrement dite trainasse ou renouée, l’une des communes herbes des champs ; on remarque que ceux qui ont ainsi le poulce excessivement gros naturellement, sont la plûpart extrêmement voraces : Tel étoit entre autres l’Empereur dont nous venons de parler, il mangeoit & beuvoit extraordinairement. Il semble qu’on pourroit inférer de-là, que pour prévenir la grosseur outrée du doigt de laquelle il s’agit, le moyen seroit de donner peu de nourriture à l’enfant ; mais cet expédient pourroit avoir des suites fâcheuses, & il y auroit à craindre qu’en donnant à un enfant moins de nourriture que n’en demanderoit son tempérament, on ne lui diminuât la vie, pour lui diminuer le poulce.

Au reste, quand on a pris le parti de faire la ligature au poulce surnumeraire que je suppose n’être que de chair, on ne sçauroit trop se hâter d’exécuter cette résolution ; de peur qu’en différant quelques mois, ce poulce qui ne paroît que de chair, ne se munis-