Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rend la main de ce côté-là plus forte, & l’autre plus foible. Car le fréquent exercice de la main droite est l’unique cause de sa force pardessus la gauche. Mais s’il est vrai, objectera-t-on, que ce soit le surplus d’exercice auquel la main droite a été accoutumée, qui lui donne le surplus de force ; il s’ensuit que la jambe droite ne devroit point avoir plus de force que la gauche, ce qui est cependant contraire à l’expérience. Je réponds que si la jambe droite, quoiqu’elle n’ait pas été plus exercée que l’autre, est néanmoins plus forte, c’est que les esprits animaux déterminés par l’exercice surabondant de la main droite, à venir en plus grande quantité, vers le côté droit, refluënt sur toutes les parties du même côté, & par conséquent sur la jambe & sur le pied.

C’est un fait constant que dans ceux qui ont perdu le bras droit, cette perte est abondamment réparée par le surplus de force d’agilité, dont jouissent alors le bras & la main gauches. On voit nombre de manchots de la main droite, écrire, dessiner, & faire plusieurs autres ouvrages de la gauche avec la même perfection que s’ils se servoient de la droite. D’où peut provenir cette