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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/365

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compensation ? que de ce que la partie qui supplée à l’autre, est plus exercée qu’elle n’étoit ?

Au reste, il ne faut pas se figurer que la cause qui rend les enfans gauchers, vienne toujours de ce que les Nourrices les portent trop souvent sur le côté gauche ; la coutume qu’on laisse prendre à quelques-uns d’eux, quand ils sont un peu grands, de se servir toujours de la main gauche pour la droite ; est une autre cause fort ordinaire du défaut dont il s’agit.

L’homme n’apporte pas en naissant, une plus grande disposition à se servir d’une main que de l’autre, & après la naissance il conserve encore cette neutralité, ensorte que si l’on n’accoutume pas un enfant, à employer plus souvent la droite que la gauche, il sera ou ambidextre, ce qui n’est pas un défaut, ou gaucher, ce qui en est un.

Il sera ambidextre s’il n’exerce pas plus une main que l’autre ; & gaucher s’il exerce moins la droite que la gauche. Ainsi les peres & les meres doivent veiller à ce que leurs enfans n’employent gueres plus souvent la droite que l’autre. Il faut les accoutumer d’abord à ne rien présenter, à ne rien recevoir de la