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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/221

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que ce soit ; loin les huiles d’amandes douces & autres remédes émolliens, qui donnant d’ordinaire, de la flaccidité aux fibres élastiques de la gencive, les rendent moins propres à se casser, & à faire jour à la dent ; en sorte que ces fibres ne faisant que s’étendre d’avantage, au lieu de rompre, souffrent par cette extension continuelle, un tiraillement d’autant plus douloureux, & plus périlleux, qu’il est moins capable de causer aucune division.

Que faut-il donc faire en telle rencontre ? il faut doucement frotter avec les doigts, les gencives de l’enfant ; ce frottement produit trois bons effets : 1o. il rappelle le ressort des fibres trop lâches ; il les roidit & les rend cassantes ; 2o. il presse la gencive contre le trenchant du corps dur qui s’éleve en dessous, & par ce moyen il la met dans la nécessité de se diviser en peu de temps ; 3o. il engourdit le sentiment de la partie, & diminuë par conséquent, la douleur ; c’est pour cette raison que les hochets qu’on donne aux enfans, & dont ils se frottent sans cesse les gencives, réüssissent si bien ; soit que ces hochets soient garnis d’un chrystal, d’une dent de loup, ou d’autre chose de semblable. C’est pour la