Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/301

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cuire exprés. Isaac, dit l’Ecriture, aimoit Esaü, parce qu’Esaü lui faisoit manger de sa chasse[1]. Jacob voulant supplanter son frere, apporta à Isaac deux chévreaux, que Rebecca lui apprêta[2]. Rien, nous dit-on, dans le Traité des Dispenses, n’excita tant les regrets du peuple Hebreu dans le desert, que le souvenir des poissons qu’il mangeoit presque pour rien en Egypte, & dont il se saouloit à son aise ; c’est l’expression de l’Anonyme ; mais il falloit ajoûter que ce peuple regrettoit aussi la viande qu’il avoit mangée ; ce qui obligea Dieu de leur envoïer des cailles[3]. Il falloit ajoûter qu’il regrettoit aussi les concombres, les melons, les porreaux, les oignons, & l’ail, qui ne meritoient guéres d’être regrettez. On lit dans le troisiéme Livre des Rois[4] qu’il se consumoit par jour pour la table de Salomon, dix bœufs gras, vingt bœufs de pâturage, & cent beliers, sans compter ce que fournissoit la chasse, comme cerfs, chévres sauvages, bufles, oiseaux.

  1. Genes. cap. 25. v. 28.
  2. Genes. cap. 27. v. 9. & 19.
  3. Exod. cap. 16. v. 3. Utinam mortui essemus per manum Domini in terrâ Ægypti quando sedebamus super escas carnium, & comedebamus panem in saturitate.

    Quis dabit nobis escas carnum, bene nobis erat in Ægypto. Num. cap. 1.. v. 18.

  4. Reg. l. 3. cap. 11. v. 22. & 23.