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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/300

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jour du Sabat : ce qui leur attira une dure réprimande de la part de Nehemie ; que les Apôtres étaient des Pescheurs ; que quand Jesus-Christ voulut nourrir les troupes qui le suivoient, il le fit avec du pain & des poissons ; que ce fut en mangeant du poisson qu’il donna des marques de sa Resurrection ; qu’il dit lui-même qu’un pere ne donnera pas un serpent à son fils, qui lui demandera un poisson ; ce qui marque, reprend-on, combien cette nourriture étoit alors familiere ». On joint à ces exemples celui des Romains, qui faisoient de grandes dépenses en poissons ; & on prétend conclurre de-là que le poisson est préferable à la viande. Mais outre qu’une nourriture, pour être plus ancienne qu’une autre, n’en merite pas plus de préference, ainsi que nous l’avons déja dit plus haut, on ne sçauroit prouver que l’usage du poisson, soit plus ancien que celui de la viande. Plus on remonte dans l’Antiquité, & plus on voit l’usage de la viande établi, au lieu que celui du poisson ne paroît être devenu fréquent que dans les siécles posterieurs. Abraham aïant pris pour des hommes les trois Anges qu’il reçut dans sa tente, leur servit un veau[1], qu’il fit

  1. Genes. cap. 18. v. 7. & 8.