Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vent composé d’une matiere terrestre à la verité, mais mêlée de beaucoup d’huile & d’assez peu de sel. Faut-il recommander les tanches & les anguilles ? La Chymie y découvre abondamment d’huile & de volatil ; en sorte que la santé n’a à craindre de ces alimens[1], que leur délicatesse, laquelle venant à augmenter par les assaisonnemens qu’on y mêle, expose les imprudens à des indigestions. » Est-il question de prouver que la chair mollasse du flez & du carelet, n’est point si méprisable qu’on le croit ? « Ces poissons[2], nous dit-on, renferment sous cette apparence de chair mollasse, une grande quantité d’huile & d’esprit, quand on en fait l’analyse. » Faut-il excepter les grenoüilles de la sentence prononcée contre l’usage des amphibies en Carême ? on allegue le témoignage d’un Chymiste, qui prétend avoir connu par l’analyse, que les grenoüilles ont peu de volatil. Faut-il enfin prouver que le lait est chaud ? on nous avertit que, selon M. Lemeri le Chymiste, l’analyse y découvre beaucoup de soufre. Mais passons à l’Auteur toutes ces irregularitez qui choquent ses propres principes, & voïons si effectivement, la raison qu’il allegue, prouve que le lait soit si chaud. Le lait, dit-il, est huileux, plein de

    p. 106. de la 2e. tom. 1.

  1. pag. 152. de la 1. édit. & p. 253. de la 2e. tom. 1.
  2. p. 127. de la 1. édit. & p. 213. de la 2e. tom. 1.